Zut ! je ne sais plus...

Communiquer

  1. Les forums
  2. Discord

Forum

Lerugamine

Re: EA 2020-2021 - Résultats

Posté le : 01-04-2021 11:56:23

Vous ne les attendiez plus, mais les voici !

Un grand merci à Arthur et Aaricia pour leur aide, et un million de cœurs à notre perle d'Eivashu pour ses dessins.

(les résultats sont longs, préparez votre popcorn)

Lerugamine

Re: EA 2020-2021 - Résultats

Posté le : 01-04-2021 11:56:32

L’obscurité. À perte de vue, car de vue il n’y avait point. Les simples ténèbres chaudes et soyeuses du commencement, là où tout n’était encore qu’apaisant silence et calme tranquille. Il y avait un sol, pourtant, car nul n’avait le sentiment de flotter. Et aussi devait-il y avoir un ciel, dont la neige se mit à tomber – doux flocons de lumières tournoyant doucement au gré des vents naissants. Il ne faisait ni chaud ni froid, et le ciel s’étoffait de nuages sombres de clarté. Sous le couvert des brumes emplies de lumière, le sol se fit larges dalles de pierres arrondies et moussues, entre lesquelles poussaient quelques herbes vertes et fleurs aux douces teintes violacées. Une place, ronde et large, qui s’estompait entre quelques hautes figure d’arbres – la clairière se dessinait et la neige s’effaçait.
Un promontoire se forma en périphérie, de blocs de pierre taillées et craquelées, à l’arrière encadré d’arbustes et de rosiers. Une dizaine de marches inégales y menaient, longées d’une rambarde où s’enroulaient quelques vignes.

Les derniers flocons se firent grisaille, volutes chatoyantes et silhouettes naissantes. Il y avait foule. Comme si tous les habitants, passés et présents, apparaissaient lentement. Tous semblaient aussi perdus les uns que les autres, mais ne parvenaient encore qu’à murmurer. Une rumeur bourdonnante, grandissante, à mesure que tous prenaient mesure de l’étrange rêve qu’ils partageaient.
Entre leurs formes habituelles se dressaient d’autres créatures, d’autres éléments qui ne parvenaient à être inquiétants. Fils arachnéens partant vers le ciel, petites lucioles superficielles, géants d’ombres vaporeuses veillant sagement les Vahaliens se tenant à leurs pieds ou simples êtres dont l’image ne semblait vouloir se clarifier ; ils étaient là, peu nombreux dans la masse murmurantes.


Flash orangé à en éblouir l’assemblée, qui se dissipa en laissant quelques tâches noires et blanches – clignotantes – sur toutes les rétines ainsi agressées. Et lorsque tous purent enfin regarder devant eux, une petite silhouette pâle et violette se dressait au sommet des escaliers. De peau diaphane, la créature n’était pas humaine, mais en avait les atours. Une dryade, pourraient-ils aisément deviner. Sur ses cheveux blancs se dressait une énorme rose mauve dont la couleur s’accordait parfaitement à sa robe. Courte, dotée de manches bouffantes, un bustier parsemés d’autres petites fleurs.
La dryade, immobile, contempla la foule onirique avant de s’autoriser un joyeux éclat de rire.

- Ça a marché ! gazouilla-t-elle sans être entendue bien loin. Et semblant se rendre compte du problème, elle claque des doigts. Ce fut alors comme si chacun entendait mieux – ou l’entendait mieux elle, tout du moins.
Se recoiffant d’une main, elle se redressa et dévisagea la foule, un sourire exagérément grand aux lèvres.
- Bienvenue, reprit-elle la voix coulante de miel. Bienvenue. Je me prénomme Marylis, et serais votre hôte de la soirée.
Sans trop tarder, car le temps nous est compté, sachez que nous vous avons observés tout au long de l’année. Ainsi, impensable que de ne pas récompenser ceux d’entre vous qui furent les plus… mémorables?
hésita-t-elle avant de se reprendre, chassant d’un petit geste de main le silence qui s’était installé. Je vais vous appeler, donc. Pour vous remettre quelques petites marques de grandeur.
Et vous autres
, continua-t-elle plus bas et avec quelque chose de tendre dans la voix, dont le nom ne sera pas appelé… Appréciez le spectacle, s’il vous plaît.



Autre claquement de doigts, et un parchemin roulé apparut devant elle. Sans qu’elle eut à le toucher, il se positionna et commença à s’ouvrir lentement.

- Pour la meilleure arrivée de l’année… Nous avons deux vainqueurs? s’étonna-t-elle en s’oubliant quelque peu. Je vois. J’invite – il était clair qu’il ne s’agissait pas exactement d’une invitation – donc à me rejoindre Aërendyl Rhavan et Graspur!

Son cauchemar habituel fut soudain englouti par les ténèbres. Il ne pouvait plus bouger, sa voix se mua en un cri silencieux, l’être aveugle qu’il était devenu était impuissant face à la force obscure qui l’entourait. Puis, comme la caresse d’une mère rassurant son enfant, de délicat flocon de neige effleurèrent son visage. Retrouvant progressivement l’usage de ses sens, les silhouettes apparaissaient autour de lui. Tous perdus, tous enfermés dans ce rêve qui n’en était peut-être pas un. Aucun visage ne lui était familier, si ce n’est peut-être cette silhouette imposante au loin. Et là ? Serait-ce les contours de son hôte au temple ?

Le décor surgit des ténèbres, rendant l’elfe toujours plus perplexe sur le phénomène auquel il assistait. Ce n'était plus son rêve pour créer de telles chimères éthérées. A moins que son subconscient se joue de lui de façon bien étrange.

L’instant d’après, il était de nouveau aveugle. Non pas de fait des ténèbres mais par son ennemi de toujours : la lumière. Il lui fallut du temps pour accoutumer son regard qu’il darda sur la créature apparue devant l’assemblée, sur une estrade de pierre. Elle se différenciait des autres créatures par sa clarté. Si les autres ne semblaient qu’ombres mouvantes, cette femme semblait tout aussi réel que l’elfe. Elle avait su captiver l’attention des invités et Aërendyl se trouvait bien incapable de détourner le regard de cet être mystérieux.

Les questions que tous se posaient en silence trouvèrent enfin réponses. La révélation de leur présence, l’identité de leur hôte, tout prenait sens. Enfin pas tout à fait. Certains des convives semblaient se rassurer, comprenant où ils étaient. Peut-être n’était-ce pas la première fois pour eux ? D’autres, comme Aërendyl, était encore un peu perdu. Était-ce là les frasques des Dieux ? Leurs réincarnations n’étant qu’une mascarade pour divertir ces êtres éternels ? C’était là des questions laissées sans réponse.

A peine remis de ses émotions et de la surprise de ce qui se jouait devant lui, son nom s’éleva dans les airs. Il cligna des yeux, incertains de ce qu’il avait entendu. Un deuxième nom avait été prononcé, inconnu pour l’elfe. Il se dit alors qu’il avait effectivement mal entendu et que c’était ce Graspur qui venait d’hériter des honneurs de, de quoi en fait ?

Un phénomène inattendu le détrompa, un petit chemin lumineux partit de l’escalier, s’engouffrant dans la foule, sinuant entre les pieds des invités avant de finir sous ses talons. Une tête incrédule se baissa vers les lueurs du pavé. Portant son regard derrière lui, comme pour vérifier l’évidence, il vit que la lumière ne continuait pas. Elle était bel et bien fichée sous lui. Il se redressa, voyant le regard des gens qui l’entouraient le dévisager. Il n’y avait plus de doute, Aërendyl était attendu sur le devant de la scène. Sans savoir si c’était sa propre volonté ou une force extérieure qui l’y poussait, il fendit la foule qui s’écarta sur son chemin.

Et tout changea dans l’attitude de l’elfe. Par la force de l’habitude et son expérience passée, il se revêtit de son apparence de scène. Un immense sourire chaleureux se plaqua sur son visage. Sa démarche se fit assurée et gracieuse. Son charisme que l’état de choc avait diminué explosa pour attirer les regards sur lui. Il était une créature habituée de la scène, maître dans l’art de se donner en spectacle, de captiver son auditoire. Si on l’invitait pour une cérémonie, tout aussi étrange soit-elle, il se devait d’y répondre avec prestance.

Une marche après l’autre, il se retrouva au côté de l’étrange mais envoûtante Marylis. Il fut néanmoins surpris de ne pas voir son acolyte éphémère les rejoindre. Le nom du nain retentit de nouveau dans le silence imposant mais rien. A la stupeur générale et surtout celle d’Aërendyl, une fontaine bien trop familière – celle de la Grand Place – apparut à son côté. Pourquoi pas, ce n’était pas la chose la plus étrange qui venait de se produire depuis le début de ce rêve.

L'étonnement parti, le destin ne semblait pas vouloir épargner l’elfe. Dans un petit nuage de fumée, semblable à celui qui avait laissé place à la dryade, un objet, semblable à un trophée, apparu devant lui. Son instinct le poussa à s’en saisir, après tout, c’était pour lui.



Il avança alors d’un pas, suivant l’invitation silencieuse de Marylis. Rêve ou réalité, c’était son petit moment à lui. Sa voix était claire et assurée, portant sans difficulté.

- Je suis un jeune réincarné et pourtant me voilà déjà devant vous tous. Je connais encore si peu ce nouveau monde mais si je ne me suis pas totalement perdu à mon arrivée, c’est grâce à toi Dhedal. J’espère que l’avenir nous permettra d’échanger encore bon nombre de chopes de bières. Je tiens également à remercier Cédric, sans qui je serai devant vous bien moins vêtu.

Il tourna un instant la tête vers la fontaine avant de balayer à nouveau du regard son auditoire.

- Je ne peux malheureusement pas partager cet honneur avec mon co-vainqueur mais où que tu sois Graspur, ce prix t’est aussi décerné.

Et sur ces paroles, il leva le trophée au-dessus de sa tête. N’ayant rien de plus à ajouter, il ne fallait pas monopoliser la scène, Aërendyl reprit place dans la foule, gardant fièrement son trophée contre lui.



L’elfe redescendu et sagement replacé dans le public, la dryade claqua des doigts, évacuant la fontaine dans un joli petit nuage orangé qui se dissipa bien vite. Puis, Marylis releva franchement la tête et jeta un dernier coup d’œil à son parchemin avant de reprendre la parole.

- Les histoires d’amour sont au cœur de la vie, mais peut-être un peu moins au cœur des déjà morts que vous êtes. Pourtant, certains se sont avérés être très fleur bleue, si vous me pardonnez la comparaison.
Ainsi, j’appelle à me rejoindre… Dhedal, pour son amour envers la bière?!


Incrédule croassement. Tant elle pouvait comprendre les bizarreries des arrives, tant cela… Une romance entre un liquide et un individu ?

Alors qu'on avait appelé l'immense rouquin, celui-ci n'avait absolument pas réagi, toujours sous le choc de cette soudaine téléportation. Il faut dire que quelques secondes plus tôt, il était dans la cave du Vers de Trop en train de tranquillement siphonner les réserves de bière de l'auberge en l'absence de Melitta. Alors il observait la foule sans trop comprendre ce qu'il venait de se passer, une chope pleine de bière dans les mains.
 
Et tandis que le chemin lumineux arrivait jusqu'à lui, le minotaure s'autorisa une gorgée de bière pour digérer l'événement, reconnaissant tout de même quelques visages connus.
Il n'avait même pas entendu son nom, alors il ne prit pas la peine d'avancer, jusqu'à ce qu'instinctivement, il se mette à suivre le chemin qu'il n'avait même pas remarqué, s'écartant peu à peu de la foule pour arriver… sur l'estrade.
 
Toujours en silence, sans comprendre ce qu'il venait de lui arriver, il s'approcha du centre de la scène, observant Marylis juste à côté. Tout le monde le regardait, attendait quelque chose. Mais quoi ?
Certains s'attendaient peut-être à un discours, des remerciements de sa part. Mais tout ce que fit Dhedal, ce fut de s'autoriser de nouvelles gorgées de bière. Malheureusement, tout ne se passa pas comme prévu.
 
Alors qu'il portait la chope de bois à ses lèvres, ce ne fut pas que quelques gorgées qui se déversèrent de la chope mais un véritable jet de bière, qui imbiba le pelage du minotaure, aspergeant son visage, l'empêchant de voir ou de parler et se déversant sur l'estrade, jusqu'à ce qu'il se décide à abaisser sa chope.
 
- Rah bordel ! Bahahaha arrête Aghlou c'pas sympa !
 
Car la chope ne pouvait physiquement pas contenir autant de liquide, il s'agissait forcément d'un signe de son dieu. Il faut dire qu'il en avait eu souvent. Suffisamment pour pouvoir être certain de l'existence de son dieu, il était un peu devenu un parent maintenant.
Et alors qu'il pensait que ce n'était que la seule apparition du dieu, un trophée s'approcha de lui. Une récompense ? Pour lui ? De la part de son dieu ?! Ça ne faisait aucun doute, son dieu le remerciait enfin pour tout ce qu'il avait accompli. Il avait enfin le droit à de la reconnaissance !


 
Observant le trophée avec des yeux d'enfant, totalement émerveillé par ce qu'il venait de se passer, il s'en saisit, s'approchant de la foule, trophée dans une main, et chope de bière dans l'autre. Son regard se porta un instant vers le ciel.
 
- Ben merci Aghlou pour l'trophée ! Ç'fait super plaisir hein… je, j'sais pas trop quoi dire en fait, j'm'y attendais tellement pas…
 
Quelques larmes perlèrent de ses petits yeux sombres, il était très touché par ce signe divin. Et reportant ensuite son regard sur la foule, il ne lui restait plus qu'à leur adresser un petit message à eux aussi.
 
- Et à vous tous, sachez que j'vous défie quand vous voulez à la boisson, alors santé !
 
Sur ses mots, il reporta sa chope à ses lèvres. Cette fois, aucune farce de la part de son dieu. Le liquide coula doucement dans sa gorge, et le voilà qui descendait de l'estrade, super content d'avoir gagné un prix à ces Aghlou awards, même s'il ne savait pas pour quelles catégories il concourrait.



Le minotaure et sa bière dégagés de son estrade, Marylis claque des doigts en grimaçant, s’assurant de tout nettoyer avant de recommencer sa lecture. Le premier rang put alors admirer un petit plissement de nez.

- Contrairement à l’amour, il est des choses qu’on aime un peu moins. Des choses dont on aimeraient se tenir à l’écart, sous peine d’en avoir des réactions terribles et de finir, généralement, en piteux état. D’avoir été une véritable plaie, une maladie, voilà quelle est la teneur de cette catégorie.
J’appelle donc Dhedal à revenir pour avoir été le covid de Vahal durant l’année écoulée.

 
Une fois descendu de l'estrade, Dhedal avançait doucement vers le fond de l'assemblée, son trophée fermement collé contre lui, tout fier de l'avoir remporté, et tout fier aussi d'avoir eu le droit à une apparition divine comme celle-ci. Son dieu l'avait récompensé, c'était sans doute la plus belle chose qu'il ait vécu depuis sa réincarnation.
 
Alors il était totalement perdu dans ses pensées. Encore trop perdu pour entendre qu'on l'appelait à nouveau. Et à ce moment-là, quelque chose de très étrange se produisit. Car le minotaure qui marchait vers le fond de l'assemblée semblait pourtant revenir en arrière, laissant à l'assistance l'immense chance d'observer un minotaure faire du moonwalk malgré lui, jusqu'à remonter sur l'estrade à nouveau, sans qu'il n'en prenne conscience.
 
Ce n'est qu'une fois qu'il eut relevé la tête, qu'il remarqua de nouveau les vahaliens vu d'en haut. Il était encore sur l'estrade ? Pourtant il était sûr d'en être descendu quelques secondes plus tôt.
 
- Je… mais… comment ?!
 


Et là, un nouveau trophée se matérialisa. Ça commençait à faire beaucoup de récompenses pour lui ! Il était gâté par son dieu aujourd'hui !
Ne sachant pas trop quoi faire, il s'approcha et se saisit du trophée. Aucune intervention divine cette fois, mais il lui fallait pourtant refaire un petit discours.
 
Il s'éclaircit la voix, une nouvelle gorgée de bière et observa les vahaliens présents.
 
- Hum hum et bien… rebonjour à tous. Pour cette récompense, j'voudrais tout d'abord r'mercier ma famille, qui m'a permis de naître, ceux qui m'ont tué pour être arrivé ici. Aghlou, c'est lui qui m'a toujours soutenu.
 Mais aussi mes amis, ils sont vraiment cools.
 J'remercie plus particulièrement Vird'ian, un pote à moi. J'sais pas s'il est là car c'est un nain donc bah… j'le vois pas, mais j'espère qu'il m'entend.
Et sinon Arthur, avec qui j'habite. Merci mon gars, sache qu't'as toujours été un exemple pour moi, j'espère t'avoir rendu fier en marchant sur tes traces.

 
Un regard vers les concernés, et vers des têtes connues et cornues.
 
- Mais y'en a trop que j'peux pas citer. Alors sachez qu'vous avez tous été d'grandes sources d'inspiration pour moi.
 Merci encore.

 
Il leva son trophée vers l'assemblée avant de faire demi-tour. Mais lorsqu'il passa à proximité de Marylis, il ne put s'empêcher de s'approcher pour lui glisser quelques mots.
 
- Meuh… j'ai gagné quoi au juste ?

Un peu impressionnée par le minotaure qui se penchait sur elle – n’avait-il pas été élu pire habitant de la ville à l’instant ? – la dryade balbutia quelques paroles hasardeuses. Une histoire de personne méritante, d’actes lourds de sens, et autres niaiseries qu’elle s’assura de ne pas dire trop haut.



Marylis, fuyant la conversation, s’empressa de relire son parchemin afin de pouvoir annoncer la suite. Et fronça les sourcils, avant d’articuler très vite la suite des opérations.

- Pour ce qui en est de la catégorie suivante, il s’agit d’un événement ayant marqué les esprits, et peut-être les légendes. Cette année, il s’agit de l’invasion gobeline ayant mené au sac de la librairie. J’appelle donc, premièrement, Dhedal, Shasha et Riva.

Sans plus attendre, la dryade claqua des doigts, et trois petits trophées identiques apparurent alors que les trois élus (re)venaient à sa rencontre.



Son nom fut prononcé, et Riva eut l’envie de se cacher dans un trou de souris. La soirée se passait fort bien jusqu’à ce que l’on décide d’évoquer cet évènement, qu’elle-même aurait préféré oublier. La rousse dû néanmoins se lever, puisqu’il semblait qu’on l’attendait sur scène, et elle suivit le chemin qui s’illuminait sous ses pas. Tous les regards se dirigeaient vers elle, faisant flageller ses jambes. Sans compter que sur scène, il y avait déjà Dhedal, aux côtés duquel elle n’avait pas forcément envie d'apparaître. Heureusement, elle n’était pas seule : Shasha l’accompagnait.

Ledit Shasha était perturbé. Cette scène, cette ambiance, cette étrange impression de rêver - tout lui rappelait des souvenirs anciens dont il avait perdu jusqu’à l’idée. Et il avait mal, un peu, légèrement, comme une gêne persistante dans le ventre. Quelque chose qui remuait et lui faisait pousser un étrange sourire, un maigre rire. Quelque chose qui savait et se souvenait.
Or voilà qu’il était appelé, à son tour, avec Riva et Dhedal, pour cet événement entre tous. Son sourire se ternit, et il s’élança d’un pas qui ne tremblait pas, ou plus. La peur était partie, la timidité aussi. Il ne restait plus grand chose des chaînes qui autrefois avaient été - peut-être même n’en restait-il plus assez.

Dhedal était resté sur scène pour poser une ultime question à Marylis, et il n’eut même pas le temps de descendre que voilà qu’il entendait de nouveau son nom. A croire qu’il ne pourra jamais descendre d’ici. C’était donc venu une malédiction que de rester indéfiniment sur cette estrade sans pouvoir s’y échapper ? 
En tout cas, deux personnes le rejoignirent. Deux personnes qu’il connaissait bien, puisqu’il s’agissait de deux humaines, l’une à la chevelure cendrée, et l’autre à la chevelure de feu. Shasha et Riva étaient montées le rejoindre pour parler des événements de la librairie. Quelle histoire étrange que celle-ci. Et il aurait aimé ne pas y repenser non plus, à vrai dire.

Toutefois pas très à l’aise, et gardant le silence tant qu’elle le put, Riva dû bien s’approcher de Marilys pour prendre le trophée qu’elle lui tendait. Le pire fut qu’on lui demanda de dire quelques mots, et la rousse n’était pas faite pour recevoir tant d’attention, préférant les éloges discrètes aux projecteurs braqués sur elle. Après un temps d’hésitation, elle se lança d’une voix pas très assurée.

- Merci pour cette... récompense, même si pour tout dire j’aurais préféré que tout le monde oublie cet événement. C’est assez perturbant étant donné que la fin aurait pu être vraiment tragique sans l’intervention de Cedric et Ethan. Merci à eux d’être venus. J’espère toutefois que plus tard nous pourrons en reparler plus calmement pour démêler toutes les histoires qui se sont entremêlées.

Contente de ne pas avoir trop bégayé, la rousse recula et laissa la parole au suivant, espérant de tout son être qu’elle pourrait reprendre sa place dans l’assemblée.

Dhedal écouta le discours de Riva, ne comprenant pas trop pourquoi on les récompensait pour un tel événement. Il prit cependant le troisième trophée dans ses mains, ayant un peu du mal à tout transporter sans renverser le reste de la bière qui restait dans sa chope. 
C’était déjà à son tour de reprendre la parole, une troisième fois d’affilée. Il ne savait pas vraiment quoi dire, une fois de plus, quoi que… 

- Euh… merci ? M’enfin j’sais pas trop qui on doit remercier, si c’n’est qu’c’est la faute du fossoyeur. Car attaquer des innocents pour un p’tit caillou, c’est n’importe quoi. 
Et puis on en parle des gobelins qui se lavent dans le puits ?


II soupira.

- Comme quoi j’avais raison, j’vous l’avais dis qu’c’était dangereux, et à pas m’écouter, voilà à quoi ça nous a mené. . Humpf.

Il laissa la parole, vexé qu’on ne l’ait pas écouté cette fois-là. 

Shasha était resté silencieux jusque là, pareil à une ombre stoïque une fois son trophée en main. Et puis il avait écouté, les yeux dorés d’une simple tendresse mêlée de tristesse en écoutant Riva, et d’une rancœur mal éteinte au tour du minotaure. S’ils savaient… mais eux tous ignoraient, et c’était à la fois une bénédiction et une chape de plombs. Ils ignoraient, tous, à prendre la faute, la jeter, la partager sans cesser de l’ignorer.
Le jeune homme, qui n’en n’était pas un, fit un pas en avant une fois son tour venu. Il s’éclaircit la voix, et parla, doucement, sans ni flancher ni les regarder vraiment.

- Les autres ayant déjà tout dit, j’aimerais m’excuser. De ne pas avoir pu éviter cette fin tragique, et de ne pas avoir dit ce qui aurait pu - réflexion faites - faire tourner les événements autrement.

Et il s’arrêta là, les yeux fuyants, reculant d’un pas pour se poster à nouveau auprès de Riva et chercher son regard à elle, sans parvenir à balayer totalement l’ombre qui lui hurlait se s’excuser encore, de s’excuser vraiment, et d’écarter de ses épaules à elle la faute qui ne revenait qu’à lui. Sans pouvoir s’y forcer, une fois de plus. Car ce n’était ni le lieu, ni l’endroit.

Marylis, face à ce spectacle, maintint son sourire et reprit la parole sans leur faire signe de partir.

- Comme vous devez l’avoir entendu, ils n’étaient pas les seuls impliqués. Ainsi j’aimerais aussi nommer Su-Li, le fossoyeur, Cédric, Caeren, Braithrean, Ethan, Arthur Melus et Elwë Vallana - lesquels ont été témoins et dommages collatéraux des événements sans rien pouvoir y changer autrement que pour le pire. Bravo à vous d’avoir essayé, murmura-t-elle en réussissant presque à donner l’impression de ne pas en rire. 

Autre claquement de doigts, et maintes petites médailles apparurent près d’elle avant de s’envoler jusque dans la foule en quête de leurs propriétaires.



 Ethan passa par trois phases. La première, il sourit légèrement aux remerciements timides de la rouquine. Il eut ensuite une moue de désapprobation aux paroles de Dhedal. Et enfin il eut une mine qui se voulait plutôt rassurante envers Shasha, parce que pour lui, elle n'y était toujours pour rien.
Lorsque la médaille vola en sa direction, il se leva et l'attrapa en haussant légèrement les épaules.

- Merci, merci. Mais j'ai pas fait grand chose. Enfin j'espère juste que Dhedal arrêtera ses bêtises, à force de voir la cellule, il va croire que c'est sa nouvelle maison... Et puis j'ai pas que ça a faire, lui courir après ! J'ai d'autres lapins à attraper !

Sourcils froncés, il se renfrogna et continua à regarder le spectacle avec un air légèrement soucieux. C'est qu'il en avait à faire de la paperasse avec cette affaire, sans parler des autres dans lesquelles le minotaure était impliqué. Une véritable plaie cette vachette quand même !

Non loin de lui, le prêtre Cédric reçut sa médaille sans trop avoir l’impression de la mériter ? Il les avait sauvé, certes, mais n’avait rien pu faire d’autre. Deux fois appelé dans la même journée, et n’arrivant toujours que sur des scènes de chaos. Peut-être était-ce pour cela, sa médaille. Parce que toujours il était là, et que les autres semblaient ne pas assez s’en rendre compte.

Caeren et Braithrean, compagnons d’armes, compagnons de garde et presque compagnons de mort, étaient de leur côté, à voir sur scène tant leur presque meurtrier que celles qui n’avaient pas manqué de presque les faire tuer. Des médailles pour les survivants, et des trophées pour les catastrophes de la ville. Plus aigres, leurs regards, tournés là encore plus à l’encontre du minotaure que des librairies.

Ailleurs, le regard porté était autre. Celui d’un oiseau qui tout avait vu commencer et qui savait, ou du moins sentait, le scorpion caché sous le sable. Médaille pour ne pas l’avoir arrêtée ? Ou pour ne pas les avoir arrêtés, peut-être ? Toujours était-il qu’il connaissait trop bien les protagonistes du drame pour ne pas se douter des morsures envenimées.
Deux dernières, pour Elwë et Arthur, arrivés trop tard et maintenus à l’écart. Récompensés d’avoir existé, ou de s’y être mêlés pour éviter d’autres blessés ?



Alors que les médailles étaient occupées à pleuvoir sur les membres subsidiaires, Marylis invoqua un nouveau parchemin d’un claquement de doigts, y coula les yeux et s’empressa de parler pour éviter d’avoir à rappeler les élus.

- Dans la catégorie du plus beau combat, j’appelle Shasha, Riva, Elaran et son fidèle acolyte Polaron, Elwë Vallana et la délicate Jacqueline ! Leur combat dans la crypte a su ravir les yeux et les esprits de part sa...son...ses… son aspect grandiosement désorganisé ? hésita la petite dryade sans trop savoir que dire de plus.

Les mains encombrées du premier trophée et parfaitement mal à l’aise d’avoir reçu celui-ci, Shasha soupira doucement en entendant son nom résonner. Doux Djinns pestiférés, ne pouvait-il pas avoir un peu de paix et se remettre loin des gens ? Mais non, il fallait, après sa première ignominie, rappeler à tous qu’il n’en n’était pas à son coup d’essai et qu’il existait en ce monde plus qu’assez de gens à avoir souffert de sa présence.
Sentant que la fuite lui serait interdite, le mage grisaillé posa le premier trophée à ses pieds et attendit sagement comme d’autres attendent de voir leur tête tomber.

Déjà sur scène elle aussi, et tout autant embarrassée que sa comparse, Riva crut qu’elle allait enfin pouvoir rejoindre son siège et que son calvaire allait se terminer. Néanmoins, elle fut coupée dans son élan par la charmante Marylis qui annonça à nouveau son nom.
Bien obligée de rester dans le coin, la rousse se replaça près de Shasha. Bon sang, deux fois ? Et encore pour un événement qu’elle aurait préféré que tout le monde oublie. Pas vraiment ses plus glorieux instants en ce monde… Mais pour celui-ci non plus elle n’était pas la seule impliquée, et elle regarda ses compagnons de mésaventures approcher de la scène.

Elaran se levait, ne sachant trop quelle attitude adopter ; fierté (appel sur scène oblige), qui se mélangeait, s’atténuait et se faisait timide par une discrète pique de honte qui trouvait sa source dans l’aboutissement de ce combat, gâché. Alors il portait par intermittence lors de son échappée des sourires hésitants et des regards quelque peu perdus à la foule alentour.
Mais il était tout de même content, et c’est d’heureux signes de tête qu’il adressa à toutes ses amies qui avaient pris part au combat et qu’il apercevait plus loin. Polaron lui n’avait clairement pas envie de se déplacer, et il avait fallu un court instant pour l' y pousser. Trop de monde et vite effrayé, le furet avait passé le temps de la cérémonie à tenter de disparaître derrière les jambes de son maître, lançant regards sombres et discrets grognements à ceux qui avaient le malheur d’être trop proche, une assemblée trop pesante pour deux si petits mammifères Le hobbit fut obligé de le forcer au mouvement (comme l’animal s'agrippait de ses griffes antérieures à son pantalon, empêchant l’un ou l’autre de se déplacer sans bataille) à l’aide de quelques morceaux de viande que le gourmand n’avait su ignorer. Et c’était donc deux intimidés aux pas prudents qui grimpèrent finalement sur scène après un léger contre-temps 

Elwë, derrière Elaran, fut à nouveau surprise en entendant son nom. La petite semi-elfe leva son nez de la médaille reçue un peu plus tôt, qu'elle fourra rapidement dans sa poche, car cette fois-ci, on l'appelait pour  aller sur scène. Ses joues étaient teintées d'un rosé plus prononcé encore, elle était gênée mais assez fière. Gagner le combat d'anthologie, ça, c'était une belle récompense même si, il fallait bien se l'avouer, toute cette partie avait été un désastre du début à la fin. Mais si on avait voté pour eux dans cette catégorie, c'est que cela était mérité, non ? En se posant ses questions, elle remarqua qu'Elaran montait déjà les escaliers, accompagné de son fidèle compagnon Polaron. Cela lui tira un sourire amusé; le petit animal aussi avait sa place parmi eux. Et d'ailleurs, Jacqueline n'avait-elle pas été appelée, aussi ? Avant de grimper à son tour les escaliers, la jeune fille s'arrêta, attendant que la hobbit boursouflé arrive à sa hauteur pour reprendre la route avec elle et lui demander, en montant sur scène :

- Sans rancune ? Demanda-t-elle embêtée.

Jacqueline se trouvait dans le fond de la… Salle. Tenant dans ses mains un petit seau contenant une purée de chair dans lequel flottait deux yeux. Oui c’était ce qui restait de sa tête. 
Elle aurait bien voulu afficher une mine surprise en percevant son nom qui fut désigné, mais elle se retrouvait dans l’impossibilité de le faire du coup…
Avançant doucement vers la scène, elle croisa Elwe qui l’attendait en lui posant une question.
Répondant par un “Blurp”, réponse difficilement compréhensible, elle monta sur scène, faisant de grand signe de salutation aux autres créatures étranges de la salle.
Finalement elle se posa à côté des autres, exprimant un autre “Blurp”.

Et Elwë, à la “réponse” de Jacqueline, ne pu s’empêcher de glousser. La situation était trop comique pour ne pas rire. 

- J’imagine que c’est bon, alors, dit-elle avec amusement, laissant ensuite la hobbit saluer d’autres créatures. Des copains, surement ? 

La petite blonde se joignit alors au reste des gagnants et resta attentive sur la suite, tandis que Riva se décala d’un pas en voyant Jacqueline, ne voulant pas rester à côté d’elle. Shasha lui adressa un regard un peu plus songeur, l’esprit tout tourné vers quelques Djinns et le sort de la pauvre - laquelle avait même été renommée pour être privée de tout semblant de dignité.

Quant à Elaran, après un regard pour l’étrange foule qui s’étendait maintenant devant ses yeux, et un murmurant “on a gagné !” à ses amis en arrivant sur scène, c’est une grimace interloquée qu’il tendit à Jacqueline. Il l’observa de haut en bas (là où il avait pris l’habitude de faire l’inverse qui  demandait moins d’efforts chez les si grands vahaliens) et finalement, ne dévisageant pas plus cette perturbante absence de visage, s’autorisa un ricanement arrogant. 
Quelle drôle d’apparence elle avait maintenant, et ce n’était pas cher payé pour ce qu’elle lui avait fait ! Bien fait pour la méchante et monstrueuse ! il célébra. Mais, forcé d’avouer qu’elle ne semblait plus représenter de danger et qu’elle devait aussi être là pour fêter l’évènement (ou du moins sa sagesse apparente le laissait supposer), tant les doigts que la jambe du semi-homme laissèrent échapper un soupir de soulagement, ne craignant plus pour leur peau et l’appétit vorace de la zombie. Alors, puisqu’il n’y avait pas à être tendu, effrayé, ou inquiet, le hobbit ne se présenta pas comme tel. 

- Content de voir que t’es venue aussi... tu peux entendre hein ? souffla discrètement Elaran à ce qui était auparavant une camarade de sa race et vers qui il était naturellement pris d’une sympathie quand son agressivité était impossible et effacée. Il n’attendait cependant pas de réelles réponses de celle qui semblait incapable d’en donner. Et puis, si elle était venue c’est que ça devait être le cas ?
Le hobbit se tourna donc vers la dryade, se muant dans un respectueux silence où il joint les mains dans son dos, attendant avec le reste de leur troupe d’infortune.

Marylis, le silence et l’attention enfin sur elle retournés, claqua des doigts une fois de plus, faisant apparaître un énorme trophée. Rutilant d’or, presque aussi haut que le hobbit non décapité du lot. Une petite hésitation, et elle le fit diviser en plus petits exemplaires de lui-même qu’elle envoya voler vers les vainqueurs. Sur une grimace de dégoût, elle laissa celui de la hobbit tomber dans son seau.



- Bien bien bien, murmura-t-elle un peu trop touchée par l’aspect peu ragoûtant de la situation. Un petit discours, peut-être ?

À cette invitation, Shasha fronça les sourcils et posa les yeux sur Elaran. Cette situation lui rappelait étrangement quelque chose, un embarras presque aussi grand que celui de son premier passage en pareil rêve. Prenant son courage à deux mains - celui-ci étant vraisemblablement né au fil de ses péripéties - le mage le plus traître de Vahal s’avança d’un petit pas, évitant gracieusement de se prendre les pieds dans son trophée. Or de question de reproduire la chute de la dernière fois.

- Heum… Je… Ma participation à ce combat fut des moins utiles, en vérité. Mais… Si c’était à refaire, il n’y aurait pas de combat. Parce que j’aurais parlé un peu plus tôt, de la voix qui me...disait qu’ils n’étaient pas fiables, des voleurs...ou autres, sans que je puisse m’empêcher de l’écouter. Et… Désolé ?

Aveux marmottés, il recula en veillant bien à ne par tomber, les yeux fuyants, la tête un peu plus basse, ne sachant que faire de cet agacement qui brûlait à grands flots.

Riva regarda son amie avec un petit air de regret. C’est vrai qu’elle s’était sentie trahie en apprenant que Shasha leur avait menti tout ce temps. Heureusement que la libraire s’était reprise rapidement. Alors, la rousse prit à son tour la parole, même si elle n’avait pas grand chose à dire, car l’envie de disparaître se faisait grandissant.

- Il est vrai que sans Elwë et Elaran pour attaquer, je ne sais pas si nous ne nous serions pas fait grignoter rapidement. Et… désolée de t’avoir fait manquer ton jet de hache, Shasha. Il est vrai que je ne me suis tout de même pas sentie très utile dans ce combat. Par contre, vous deux, vous avez réussi de très beaux tirs, dit-elle en se tournant vers les deux combattants du groupe.

Plongé dans son admiration du trophée, il lui fallut son nom pour s’y tirer. Elaran releva les yeux vers la foule, puis vers Riva, il semblait hésiter.

- Personnellement, je n’ai pas vraiment brillé, enfin je me suis bien foiré, mais Elwë s’en est super bien sortie, oui., il souffla, mal à l’aise devant autant de yeux à l'affût de ses paroles. Lourde inspiration avant de hausser le ton, comme se donnant de la contenance, il s’autorisa même un chancelant pas en avant pour ajouter, les yeux rivés vers le fourmillement plus bas, devant la scène. Mais c’était… c’était, et je suis content qu’on ait pu le faire, quoi qu’on ait fait. Même si y a eu quelques… problèmes, personne n’a vraiment été inutile. Riva, il dit en lui jetant un coup d’œil, elle nous y a amené, et s’est occupée de toutes les recherches, c’est pas rien, et pas inutile. Sans toi y aurait rien eu. Merci d’avoir pensé à moi. Et puis… normal de faire beaucoup d’erreurs ? C’est tout de même la première fois ! On fera mieux pour le reste, j’espère, enfin en tout cas je ferai de mon mieux. Et puis on a gagné, il conclut en souriant vers le trophée. A la foule en contrebas merci, il glissa, avant de s’effacer.

Elwë fut d'abord émerveillé par le trophée qui lui glissait dans les mains, bien que tout à fait gênée. Elle laissa les autres s'exprimer en premier, car se dévoiler à toute cette foule la tendait. Shasha se lança la première au plus grand étonnement de la semi-elfe, et les mots lui firent grincer les dents. Elwë n'était pas prête d'oublier cette trahison. Fut ensuite le tour de Riva, la douce. Et des mots tout aussi doux, qui réussissaient à faire monter le pourpre aux joues de la semi-elfe. Elaran, qui passa juste après la rouquine (Elwë n'osait toujours se lancer) en ajouta une couche, et cette fois elle se sentit rougir jusqu'aux oreilles. Elle voulait se cacher derrière son trophée, pour que personne ne remarque la gêne qui ne faisait que monter. Mais il fallait essayer de garder son calme, alors elle se concentra sur les mots du hobbit, puis une fois que celui-ci eut fini, elle s'obligea à avancer en réfléchissant rapidement à ce qu'elle allait pouvoir dire, car il ne restait plus qu'elle qui pouvait s'exprimer (impossible d'attendre que Jacqueline passe avant elle pour donner son avis sur cette histoire.)

- Ils sont trop modestes, commença-t-elle timidement, chacun a pu contribuer à ce combat, c'est juste qu'on a manqué un peu - juste un peu, de communication... Mais Riva avait vu le danger avant tout le monde. Si nous avions pris le temps de l'écouter, nous aurions pu effectivement éviter ce combat. Mais sa participation a été précieuse, tout comme celle d'Elaran, qui a pu affaiblir et ralentir la hobbit.

Elle ne mentionna pas Shasha, car, oui, si la cendrée s'était décidé à parler avant de descendre dans ce trou, ils auraient pu éviter tout ceci. Et pour ça, Elwë lui en voulait encore. Cependant, l'heure n'était pas aux conflits, alors Elwë sourit doucement, pivotant son regard sur les trois autres, tout en gardant le corps face au public.

- Je ne changerai néanmoins rien de tout ceci, nous avons tous appris de ce combat, je pense. C'était une expérience intéressante et j'espère que ça nous forgera pour la suite. Puis, on en rigolera bien, dans quelques années.

Les yeux de retour sur la masse, elle prit quelques instants pour réaliser que tout ce beau monde avait le regard rivé sur la personne avancée sur la scène: elle, donc.

- Heu... Me-merci, bafouilla-t-elle soudainement, les joues rosies.

Elwë voulait désormais fuir cette place, et ça tombait plutôt bien, car on l'invitait à quitter la scène. Ce beau trophée en main, elle descendit les marches peut-être un peu trop rapidement et se fondit dans le public. Elle allait pouvoir admirer le reste de l'événement tranquillement, maintenant.
Quand vint le moment de sortir de scène, quand vint celui de remballer belles paroles et ce courage passager qui les poussaient à affronter la foule installée, Elaran et Polaron ne se firent pas prier et, le pas léger, ils suivirent l’exemple de la semi-elfe pour regagner leur chaleureux emplacement. Comme s’ils n’avaient jamais bougés, ils redevinrent anonymes ombres parmi d’autres, paires de mirettes portées vers la scène parmi tant. Bienheureux pourtant le semi-homme qui serrait son rutilant trophée contre lui, réminiscence de sa drôle de défaite, qui ne sonnaient maintenant plus tellement échec. Il y avait gagné et, dans l’or de sa relique, il y perdait parfois son regard, le sourire rêveur.



À tant devoir rester sur scène, Shasha commença à douter, à se perdre dans l’impression qu’il ne s’agissait-là que d’un rêve. Mais Marylis ne prit plus même la peine de les laisser redescendre. Au contraire, elle les retint d’un petit geste tout en annonçant les résultats suivants.

- Dans la catégorie du ou des meilleurs tenanciers de la ville, j’ai le plaisir de vous apprendre que Shasha et Riva se trouvent une fois de plus gagnantes. Cette fois pour avoir fait de la librairie un lieu de rencontre qui, comme nous aovns pu le constater plus tôt, a même su plaire à quelques combats, ajouta-t-elle avec un petit sourire qui aurait presque pu être mesquin. 



Autre claquement de doigts, et énième trophée s’empilant auprès des deux libraires. Shasha cligna des yeux, et un sourire ravi s’étira sur son visage. Le premier vrai et grand, car pour une fois il ne s’agissait pas de ses erreurs, mais d’une des réussite dont il était le plus fier. Ses yeux dorés cherchèrent ceux de Riva près de lui, la couvant à demi d’un regard doux et tendre, tendre et teinté de souvenirs colorés.
Il ne regrettait rien. Ni de l’avoir embauchée à l’essai, ni de l’avoir au final gardée chez lui, ni rien de ce qui avait pu se produire. Pas même la dévastation des lieux. Car c’était leur librairie, après tout - si quelqu’un devait la détruire, ce devait être eux.

- Merci Riva, murmura-t-il plus pour elles deux que le public. D’avoir fait tout ça avec moi et d’être devenue mon amie

Embarras massif sur ses joues, faute au public qui n’avait pas à être là et dont il n’appréciait guère percevoir le regard lors de ses instants d’émois trop rares.

Teintée du même rouge aux joues, la rousse ne désirait qu’une chose : disparaître de ce maudit podium. Pourtant, ce trophée là était moins douloureux, et ressemblait plus à une vraie récompense. D’un autre côté, qu’avait-elle fait de si spécial ? Rien, le lieu était déjà accueillant bien avant qu’elle n’arrive, et elle n’avait fait que profiter de cet endroit spécial. Néanmoins, elle était heureuse que les bienfaits de la librairie soient publiquement reconnus.

Se cachant derrière les trophées dans ses bras, Riva tourna la tête vers son amie.

- Merci à toi, de m’avoir offert une maison et une famille, quand je n’avais plus rien, dit-elle tout bas elle aussi. Car de cette affaire, il n’y avait personne d’autre que cela concernait.

Un sourire, vivace et vivide de Shasha qui s’apprêtait enfin à redescendre, les bras surchargés, tentant d’entraîner avec lui son amie plus chargée encore. Mais si ses pieds acceptèrent de décoller, rien n’en fut pour la rouquine qui resta sur scène, encore.




- Très bien, très bien, reprit Marylis avec un sourire doucereux d’amusement, j’appelle désormais Elwë Vallana et Riva…

Elwë pensait enfin être tranquille. Elle s'était fondue dans la foule, dans l'espoir qu'on oublie son premier trophée et sa médaille, gagnés un peu plus tôt, mais quelle ne fut pas sa surprise, lorsque, pour la troisième fois, on l'appela. Et pourquoi d'ailleurs ? Elle avait oublié de suivre et ses prunelles bleues regardaient ceux qui s'étaient tournés vers elle. Quelqu'un allait bien lui indiquer de quelle catégorie cela s'agissait, n'est-ce pas ? Mais non, simplement des applaudissements, comme si tout cela était évident et elle, elle sentait encore ses joues rosir. On attendait d'elle qu'elle remonte sur scène, alors elle s'avança, avec l'envie, encore une fois, de se cacher.

Et Riva était toujours là, petit rayon de soleil sur la scène, lumière, vers laquelle elle se dirigeait. Elle semblait gênée, vraiment gênée, mais n’était-ce pas le cas depuis qu’elle était montée sur scène ?

Marylis claqua des doigts, une nouvelle fois, sans avoir annoncé la catégorie. Le trophée apparut devant elle, brillant doucement.



Mais alors qu'elle montait les marches et qu'elle vit le trophée, Elwë compris. Une théière. Non ? Ce n'était pas possible. Elle gagnait, avec son amie, dans la pire des catégories possible.

- Argh…, murmura-t-elle entre ses dents, tout sauf ça…

Riva se rapprocha également, pas certaine de savoir pourquoi elle était encore là. Elle regarda Elwë, désolée pour elle, car ça n’était pas vraiment une catégorie qu’on avait particulièrement envie de gagner, lui semblait-il. Tout le monde allait savoir maintenant qu'une vulgaire théière l'avait battue, quelle honte pour la jeune chasseuse, qui s'entraînait pourtant dur.

- Vous deux, continua Marylis en s’approchant des deux femmes rougissantes, avez régalé tout le monde suite à votre petite...erreur de parcours, si j’ose dire ? Sans vouloir vous offenser, c’était tout à fait délicieux, déclara la dryade en leur envoyant le bel objet d’un petit mouvement de main.

La semi-elfe jeta des regards en direction de la rouquine alors qu’elle récupérait le trophée envoyé, entre panique et incompréhension, que pouvait-elle bien dire par rapport à ça ?

La rousse se pencha vers elle.
- Désolée, Elwë...mais le bon côté des choses c’est que personne ne saura que tu es repartie de la librairie en robe.

Et hop, la blondinette rougissait de plus belle. Que cette histoire de robe ne se sache jamais, pitié.

Elwë aurait préféré que cette histoire s'oublie. Mais que nenni, c’était trop tard, désormais. Devant l'assemblée, Elwë déglutit avant de dire, la bouche pâteuse :

- Heu... Merci... J'imagine ? A vrai dire, c'était un accident... et heu... Voilà.

Dans le public, Elwë cherchait Shasha et une fois trouvée, elle continua, dans un sourire embêté.

- Vraiment désolée pour votre théière, Shasha, on osait pas vous le dire, avec Riva, hum.

- Oui, désolée Shasha… mais j’ai remplacé la théière, j’espère qu’elle te plait, j’ai dû la négocier, et ça n’était pas aisé. ajouta Riva.

Elwë voulait quitter cette place au plus vite, de plus en plus honteuse. Gagner l'échec critique... C'était bien son genre et c'était évidemment à son plus grand malheur. Mais il fallait bien ajouter quelque chose et combler cette gêne perceptive à 100 lieues d'ici.

- Cet échec m'a au moins montré quelque chose, c'est que Riva est plus forte qu'elle en a l'air, j'espère que ce trophée le lui rappellera à chaque fois qu'elle posera ses yeux dessus.

Pupilles en direction de son amie, un sourire timide, mais finalement heureuse, d'avoir gagné ce trophée avec elle.

Attendrie par les mots d’Elwë, Riva oublia un instant qu’elles étaient sur scène, devant elle ne savait combien de personnes. Elle eut un petit rire amusé avant de répondre :

- Je me sens un peu mal de recevoir ce trophée, je n’ai pas vraiment fait grand chose, si ce n’est être un prétexte à la chute. Toutefois, j’espère que quand tu verras le tien tu te souviendras que tu as une amie avec qui cacher des cadavres... de théière.

La petite semi-elfe gloussa légèrement, tant que ça restait au cadavre de théière, tout allait bien ! 

Sur cette note amusante, elle salua une dernière fois le public. Cette fois-ci, elle ne serait plus appelée, n’est-ce pas ? Elle allait pouvoir se cacher définitivement. La dryade invita d’ailleurs les deux jeunes filles à quitter la scène et elles ne se firent pas prier, surtout Riva, qui était maintenant là depuis un bon moment.
Cela avait été une année pleine de surprises. A voir ce que réservait l’année prochaine, mais si Elwë pouvait éviter l’échec critique, cela l’arrangerait bien.




Ayant enfin évacué les trop récurrents protagonistes de la moitié des drames de la ville, Marylis releva les yeux du parchemin suivant, le sourire large.

- Passons maintenant à la figure de Vahal ; la personne qui aura au mieux représenté la ville, aura fait le plus de choses pour elle, ou se trouve être chère au cœur de bien des gens.
J’appelle donc à me rejoindre Eara!
clama-t-elle en faisant, d’un autre geste, apparaître le trophée suivant.



La demoiselle avait applaudi chaleureusement les deux précédentes qui étaient montées sur scène, sincèrement contente pour elles.
Une fois qu'elles étaient redescendues, Eara avait attendu avec une impatience certaine la suite des festivités. A savoir, la désignation de la figure de Vahal. 

Eara avait bien quelques idées de celles et ceux qui avaient marqué la ville, et elle regarda plusieurs personnes dans l'assemblée, s'attendant à ce que ce soit l'un d'elleux qui soit appelé.

Quand ce fut son nom qui fut prononcé, la semi-elfe eut l'air franchement surprise. Elle et sa guilde proposaient certes des choses en ville, mais elle n'en était pas toujours l'initiatrice. 
Et voilà qu'elle se retrouvait face au chemin qui s'illuminait, qu'elle allait devoir suivre pour dire quelques mots au public sur l'estrade. 

Un peu timidement, profitant des instants de marche pour réfléchir à ce qu'elle allait dire, Eara avança doucement sur le chemin. Arrivée sur le podium, elle afficha un large sourire, tant elle se sentait honorée d'avoir été choisie pour cette récompense. 
Lorsque vint le moment de parler, la demoiselle entama posément.

- Chers toutes et tous, je suis très heureuse d'avoir été désignée en tant que "Figure de Vahal". Même si ce titre ne prend pas en compte à leur juste valeur tous ceux qui ont été autour de moi cette année, et qui ont initié ou m'ont aidé à concrétiser des projets. 
Je voudrais donc dédier cette récompense à ceux qui m'ont aidée au tailleur, sans parler de Deorgrim évidemment, grâce à qui la ville est habillée. Et également aux membres de l'Association des Druides de Vahal, qui ont su être moteurs d'idées et organisateurs hors pair. 
Je remercie également tous mes amis qui ont su être présents, m'épauler, et soutenir mes projets.

J'espère être à la hauteur de cette récompense, et continuer à toujours faire au mieux pour que la ville soit un endroit joyeux, où il fait bon vivre, et fleuri, évidemment !
Merci à tous..


Eara, arrivée à la fin de son discours, espéra ne pas avoir trop parlé. Son tour terminé, elle redescendit les marches, et revint prendre sa place dans la foule, attendant la suite des nominations avec une évidente fierté sur le visage et son trophée entre les mains.



- Pour la plume de Vahal, entonna Marylis avec un sourire qui tendait au mystérieux, sachant bien que l’assemblée ne comprendrait pas entièrement, j’appelle Aaricia, dite Xen, pour nous avoir régalés tout au long des années écoulées.

Invisibles jusqu'alors au creux des joyeuses ténèbres de cette soirée, au pseudonyme mentionné soudain apparurent dans un clignotement et un sursaut deux entités dans les nuages, au-dessus d'une tignasse rouge dans le public, doucement tirées hors de la chape en direction du sol par quelque irrésistible force. Sous ces dreads cramoisies, reliée à ces choses par de scintillants fils arachnéens, une Farya manifestement fort perplexe face à cette incompréhensible catégorie et qui ne semblait pas voir ce qui la surplombait.

Les entités prirent forme peu à peu pour se révéler être des mains qui parvinrent l'on ne sait comment à avoir l'air étonnées et même intimidées, comme surprises nues au sortir de leur douche. Prises au dépourvu, elles paniquèrent et tentèrent précipitamment de se camoufler en remontant dans les nuages, avec pour effet de faire sauter Farya d'un bond sur-demi-elfique et de la suspendre dans les airs un instant. Affolée, la rouquine ainsi ballottée tout à coup se mit à vociférer en tentant de frapper un adversaire invisible qui la porterait, bien en vain. Constituées de la même vapeur que les nuages, ces mains-là, grandes comme au moins deux Dhedal chacune, se retrouvaient à nouveau irrémédiablement tirées vers le bas ! Rapidement elles reparurent et semblèrent hésiter puis renoncer, honteuses. Leur pantin à dreads retrouva brutalement le sol dans un "oof" peu élégant, encore plus choqué par cet événement démoniaque, et leurs index respectifs joignirent leurs extrémités dans un geste enfantin en pointillés, forçant Farya à se tordre en arrière et à cogner ses coudes l'un contre l'autre sans rien comprendre à ce qui lui arrivait. Elles seraient bien restées là, bien au chaud sur leur voûte céleste, les gredines.

Pourtant, la magie de la soirée en avait décidé autrement. Le sol encore une fois scintillait, exerçant son impitoyable attraction en direction de la scène, aimantant à lui les mains géantes qui s'agitèrent, paniquées, avant de se tripoter l'une l'autre pour dénouer en hâte les ténus fils diaphanes reliés à Farya en-dessous qui n'y entendait toujours rien et qui, agitée de tressaillements divers, cherchait autour d'elle son agresseur d'un air belliqueux. Cela fait, celle-ci s'effondra comme sans vie sur le sol, pantin de chair en posture incongrue. Alors les mains haussèrent les épaules qu'elles n'avaient pas et, comme pour un défilé de mode, empruntèrent le chemin dallé en marchant sur deux doigts chacune avec une grande dignité, regrettant amèrement l'absence de capes sur leurs épaules.

Parvenues au pied du promontoire, les monstruosités les montèrent avec la même solennité, s'appuyant légèrement sur la rambarde l'une par le petit doigt et l'autre, par le pouce, comme si elles se prenaient pour de réelles humanoïdes alors que même la gravité ne semblait pas les affecter. Après toutes les célébrités qui s'étaient succédé sur cette absence de tapis rouge, il y avait un niveau à maintenir !

Les mains s'arrêtèrent et la droite tendit son index à la dryade-fleur pour qu'à défaut de lui serrer la main, celle-ci puisse lui serrer le doigt. Puis elles patientèrent sagement sans un mot, puisqu'elles n'avaient pas de bouche évidemment. Des mains éthérées géantes animées qui auraient eu une bouche, et puis quoi encore, qui pourrait croire à cela ?



Face au trophée qui apparut, elles s'ouvrirent grand puis d'émotion, se rejoignirent pour entrecroiser leurs doigts et s'étreindre entre elles, toutes retournées — mais pas littéralement, car c'étaient là des mains éthérées géantes animées dépourvues de bouches fort civilisées, tout de même. Avec admiration et affection, elles effleurèrent as et plume si joliment forgés, puis elles prirent le splendide trophée avec délicatesse tant il paraissait minuscule à côté d'elles et le posèrent sur la paume gauche pour le présenter à la foule, avant de se refermer sur lui avec affection.

Ainsi donc, pour les raisons évoquées et profondément logiques, nous en conviendrons tous, pas de discours pour elles. À la place, en un tournemain elles firent disparaître le trophée dans leur dimension parallèle, puis se fermèrent et flottèrent jusqu'au-dessus du public... pour s'ouvrir grand et faire pleuvoir sur tous une pluie de confettis colorés et paillettés composés de petits visages jaunes arborant diverses expressions souriantes, rieuses, rougissantes ou aux yeux remplacés par de petits coeurs. Leur amour envers tous ces personnages colorés et leurs attachants marionnettistes ainsi proclamé, les mains se mirent à danser en l'air en revenant à leur place, rattachant leurs liens pour entraîner la charretière déconcertée soudain ranimée dans leurs virevoltes.


Un discret, mais dernier, claquement de doigts de Marylis. Et les lumières semblèrent lentement s’assoupir alors que les ténèbres – grandes, chaudes et soyeuses – reprenaient petit à petit leurs droits sur les bribes de forêt, sur la scène colorée et sur l’assemblée disséminée. La dryade était depuis longtemps déjà disparue lorsque sa voix résonna, douce et tendre cette fois.

Et ainsi s’achève cette année chargées en émotions. Continuez à vous amuser de la même manière, et au plaisir de vous retrouver aux Edenya Awards 2022

Nouveau message
Rafraichir
 code: [:  code: [(  code: [?:  code: [;  code: [=  code: [{  code: [>  code: [&  code: [B  code: [|  code: [8 = o b add this smiley
 code: -)]  code: -(]  code: -/]  code: -.]  code: -))]  code: -}]  code: -D]  code: -o]  code: -p]  code: -P]  code: -|]